Le territoire du Tchad, à l’instar de tout le continent, avait une
organisation sociale et politique, avant l’invasion européenne. En plus, des
trois empires ou Etats précoloniaux que nous connaissons ; existaient d’autres
principautés ou organisations sociales : Gong de Léré, le pays Hadjaray,
le pays Sara…En vérité, aucune société humaine n’évoluera sans hiérarchie, ni
organisation. Ces acquis ancestraux ont été effacés, transformés, par la
colonisation française.
Le territoire du Tchad a été mis sous protectorat français, vers
1898 ; à l’issue d’un accord signé entre le colon Emile Gentil et le roi
du Baguirmi, Bangaounra II à Tchkena, Massenya. Après la bataille décisive du
22 avril 1900, entre les troupes du résistant Rabah et la légion étrangère, commandée par le commandant Lamy ; ainsi, la France a conquis un vaste
territoire, hyper stratégique, réunissant l’empire coloniale du nord au sud et
de l’ouest à l’est. Ce territoire a fait de l’Hexagone un grand empire
colonial. Le territoire conquis doit être pacifié et aménagé ; en effet, l’organisation
administrative et territoriale, exige des réformes. De 1900 à 1902, les
français ne contrôlaient que le Kanem, le Baguirmi et la partie méridionale du
Tchad ; Mayo-Kebbi, le Logone et le Moyen-Chari (Fort Archambault). Le colonel
Largeau, commandait le Kanem et le Baguirmi et l’administrateur Bruel, la
partie méridionale du territoire. Il a fallu plus d’une décennie, pour que la France
puisse conquérir et tracer ce vaste territoire de 1 284 000 Km². Elle
n’a certes, pas facilement conquis ce territoire, malgré la performance de leur
armement. Ce vaste territoire est habité par un peuple civilisé et bien
organisé ; contrairement à ce que les savants européens ont théorisé et
écrit. La résistance était farouche, lors de la pénétration coloniale et par la
suite aussi ; plusieurs actes de résistance ont été réprimés çà et là, sur
le territoire du Tchad. Dans le but de s’installer durablement et asseoir son
autorité ; l’administration avait engagé plusieurs réformes
administratives et territoriales.
Le territoire militaire du Tchad a subit, plusieurs processus des
réformes territoriales et administratives. L’administration militaire a
organisé le territoire avec des modestes moyens ; seule la fibre
patriotique, le fait d’agrandir la patrie, animait la motivation des militaires
français. Aujourd’hui, la France a oublié, ces officiers qui ont consentis d’énormes
sacrifices. L’administration militaire a réussi à recenser et inventorier, la
population et ses richesses. Grace aux prélèvements des impôts et autres taxes,
sur la population colonisée que l’administration militaire avait construit des
infrastructures nécessaires au futur Etat qui est le Tchad. Ces efforts,
nécessitent la participation de la population locale ; alors, les
militaires ont pris des collaborateurs. Même la légion étrangère qui avait
conquis le Soudan français était composée que des indigènes, les tirailleurs,
les blancs étaient tous dirigeants, c’est-à-dire officiers ou sous-officiers ;
la légion crée par le maréchal Faidherbe à Dakar. Les authentiques chefs
traditionnels ont été effacés et remplacés, du moins la majorité, qui refusait
de collaborer avec l’occupant. Parmi les colonisés, il y a eu des
opportunistes, des cupides ont profité de l’occupation coloniale, pour assouvir
leurs désirs mégalomaniaques. En effet, en « beau nègres », ils ont
rendu des loyaux services à l’occupant ; et se sont en même temps,
largement servit. A partir de là, on
peut dire que l’administration coloniale est à l’origine d’une nouvelle stratification
sociale, de la constitution d’une aristocratie indigène : interprètes,
chefs de canton, moniteurs d’enseignement, gardes ou tirailleurs, bref les
évolués d’autrefois. Ainsi, les colons ont engagé le processus de la formation
de la république du Tchad.
Les chefferies traditionnelles peuvent avoir un rôle important, au
plan social et culturel. Mais depuis, 1900, ils jouaient le rôle des
auxiliaires des administrations oppressives. Beaucoup des concitoyens ont fui
les exactions, qu’ils subissaient de ces collabos ! Au moment où nous
discutons ; ils sont liés tous au pouvoir, le sort de la population ne
préoccupe pas. Le despote Idriss Deby, le patron des moutons ! Se sert
aussi des chefferies traditionnelles, pour bien contrôler la population
opprimée. En plus, de cette complicité oppressive et stérilisante sur la
population, combien, consomment-ils comme budget, au dos de cette population
meurtrie ?
Enfin, la V République au quelle, nous rêvons sur LEPYTHON-NEWS.OVER-BLOG.COM,
ne manquera pas de débattre sur le sort des chefferies traditionnelles ;
dans le but de penser à une profonde réforme. Disons, pourquoi, ne pas les
supprimés de l’organigramme de l’Etat ? Toutefois, ils seront écartés de
la sphère de la politique et de l’administration ; au faite, ça sera pas
une mauvaise idée, de les rattacher aux services socio-culturels, aux musés des
collectivités territoriales dont ils dépendent !
Mahamat HASSANE BOULMAYE
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