mercredi 25 novembre 2015

Le décès du despote Idriss Deby est-il la délivrance?

Depuis des années, nous avons ouïe, les rumeurs selon lesquelles, Idriss Deby est tombé, il est mourant! Ces rumeurs spéculatives ne sont-elles pas, une des stratagèmes du démon Idriss Deby? Les rumeurs sur la fragilité de son état de santé, n'ont jamais cessé de circuler. Deby est tombé, lendemain on le voit quelque part à Amjaress- Oh! Idriss est mourant, lendemain on le voit présent en un sommet- Ah ! Idriss est en train de mourir, lendemain on le voit inaugurer un édifice!... Il n'y a pas très longtemps, nous avons appris, qu'il est tombé dans le coma, est qu'il a été transporté par son fils, chez son grand-frère, Daoussa; dit-on que cet événement a ébranlé la famille, chacun a aiguisé son appétit du pouvoir. 
Depuis quarante-huit heures, la rumeur sur la mort du despote ne cesse de se chuchoter, et ce dans les bouches de ses propres partisans. Avec les nouveaux outils de communication, « le téléphone arabe », de la fiction est devenue réalité ; les nouvelles circulent très vites, et ce soir nous avons appris, la mise en état d’alerte, de la milice clanique du despote mourant. Idriss Deby est un être ordinaire, il mourra si le terme fixé arrive, et dans le cas échéant, il continuera à nous terroriser. Combien des despotes ont gouverné étant malades ?
Au lieu de spéculer sur la mort du despote, on aurait pensé à comment organiser l’Etat sans Idriss Deby ? Mais, croire à une vie meilleure après Deby, c’est semé au moment de la moisson ! Nous espérons une absurde délivrance, la disparition du despote suivra un instant décisif pour l’avenir de la nation ; sans quoi, nous replongerons encore, pour des décennies des désordres de tout ordre. Changer le chef, n’est pas une solution en-soi ; un mouvement de masse serait plus rassurant, que de voir un système changé de chef.  Et, aujourd’hui, les acteurs politiques et sociaux, que nous pouvons avoir  confiance ; sont les organisations qui composent la société civile. Seule, la société civile pourrait mener un mouvement de masse, pour déboucher à une réelle alternance démocratique.
La disparition subite du despote Idriss Deby, peut être aussi, le départ d’un nouveau feu, qui durera combien de temps ? En effet, la forme de l’organisation de l’Etat et de ses institutions n’inspire pas confiance. Cependant, les régimes dirigés par un seul despote, risque le vide institutionnel, après sa disparition. Soit, il aura un hol-dup institutionnel ; la violation des principes démocratiques, le fait de remplacer le despote par le fils. La structure sociale et politique du Tchad, sous Idriss Deby est similaire à celle de la Libye sous Kadhafi. Donc, le même risque d’imbroglio libyen, guette le Tchad. Tout ce que nous voyons, comme présence de l’Etat ; n’est qu’une véritable caricature de l’Etat. L’Etat au Tchad, celui, Idriss Deby ; les armés celui ; les institutions celui… Il a placé des lâches partisans et courtisans. Tout disparaitra avec lui !
En plus, du cadre institutionnel, il faut ajouter, la difficile équation, les armées. On peut espérer un équilibre, face au vide institutionnel, s’il existe au Tchad, une armée véritablement républicaine. Par contre, au Tchad, il existe une milice clanique, lourdement armée, avec comme mission principale, la sécurité du despote et de ses fausses institutions.
En fin, n’oublions pas, les querelles des fils et neveux ! Ces morveux sans aucun niveau d’instruction fiable, chaque ignare gradé, rêvent de diriger le Tchad. Le nombre des généraux issus du clan, sont nombreux, comme la promotion de l’incompétence est à la mode, au Tchad, chaque individu, se croit capable de diriger un Etat. Au comble du malheur, ils n’hésitent même pas de s’imposer. Les préparatifs dans les coulisses du pouvoir et de l’armé sont effectifs, si le despote est réellement mourant. Ces ignares au sommet de l’Etat, ne lâcheront pas facilement le morceau du miel ! Dans ce cas, comment espérons-nous la délivrance sur la tombe du despote Deby ?
En somme, nous devons encourager et soutenir la société civile. Car, elle est seule crédible au Tchad. Les syndicalistes, enseignants et autres serviteurs de l’Etat…Le mouvement de masse ne viendra que de cette classe exploitée, par des ignares qui ignorent totalement le sens de l’Etat et du pouvoir. C’est à eux, de sauver les institutions ! La société civile c’est à elle, de déclencher le départ définitif de tous les rescapés du despotisme, de mettre en place des institutions républicaines, au service de la défense du Contrat Collectif et de l’intérêt général.

Mahamat HASSANE BOULMAYE



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