dimanche 20 septembre 2015

Ethnie, Tribu, virus de la République


L’Homme être social, vit, naturellement, en groupe. L’agrégat social se compose en race, ethnie, tribu, peuple, nation, etc. Ces mots qui désignent les compositions sociales, prennent leurs sens, selon l’usage qu’on lui attribue. Ils prennent de fois, sémantiquement le même sens. En effet, ces organisations sociales sont  naturelles, mais l’Homme en fait usage à sa façon et surtout pour pouvoir se défendre ou dominer.
La traite négrière est une terrible tragédie qui a modifié le visage social et économique du continent. Les conséquences de cette tragédie nous les subissons actuellement ; les rivalités ethniques. Cette tragédie a modifié la structure sociale et même la géopolitique pré-coloniale ; car au cours de ces douloureux événements, des Etats chuteront et des hommes, femmes et enfants seront vendus aux négriers sur les côtes africaines. Ceci aurait sûrement fait tâches d’huile sur l’ensemble du continent. Ajoutons à la traite négrière, la colonisation européenne, deux tragédies qui sont à l’origine des rivalités entre les ethnies. Avant d’évoquer les conséquences, essayons de comprendre les définitions données aux mots : ethnie et tribu.
Nous retrouvons dans le dictionnaire Larousse, les définitions suivantes : tribu est défini comme « Agglomération de familles vivant dans la même région, ou de déplaçant ensemble, ayant un système politique commun,  des croyances religieuses et une langue communes, et tirant primitivement leur origine d’une même souche. ». Tandis que, Ethnie, le même dictionnaire donne la définition suivante : « Groupement humain qui possède une structure familiale, économique et sociale homogène, et dont l’unité repose sur une communauté de langue, de culture et de conscience de groupe. »
Les définitions octroyées aux mots Ethnie, tribu, se confondent du point de vue sémantique. Le mot Ethnique apparait pour la première fois dans la langue française, dans le milieu ecclésiastique, qui vient du latin « ethnicus » qui signifie païen, idolâtre, ce qui n’est ni chrétien, ni juif. Les scientifiques se sont accaparés de ces concepts, qu’en 1896. Les savants européens du XIXème siècle,  font porter le chapeau idéologique autour de ces concepts : tribu, ethnie, race, nation…apparaissent des sciences coloniales, tel que l’ethnologie, l’anthropologie, etc. Au XIXème siècle, à l’ère du progrès technique et scientifique, l’Europe nourrit des ambitions expansionnistes, à cet effet, les définitions autour de ces concepts race, tribu, ethnie…sont subjectives ; en plus ces concepts sont devenus objet de manipulation idéologique, hégémonique et expansionniste.
Dans le but de solidifier son pouvoir dominateur, l’administration coloniale française, a profondément modifié la structure sociale et organisationnelle des territoires occupés. Face à la domination coloniale, les autochtones ont adopté double attitude : certains ont résisté contre la domination étrangère ; d’autres se sont soumis et ont profité pour assouvir des ambitions personnelles. Les résistants ont été effacé avec leurs organisations et les soumis sont devenus des collaborateurs loyaux et tirent des profits personnelles, enrichissement, réussite sociale, etc. L’étrange destin de Wangrin d’Amadou Hampâté, et l’exemple parfait.  L’administration coloniale a en effet, opérée une modification de la structure sociale, en remplaçant par une nouvelle aristocratie indigène : interprète, tirailleurs, moniteur, chef de canton…Cette même pseudo aristocratie coloniale résiste ; même avec l’avènement de la démocratie, elle joue un rôle capital au sein de la République bannière du Tchad. Le complexe et la mégalomanie du despote Deby vient de là ; si nous nous permettons une brève analyse psychanalytique. Idriss Deby issue du milieu modeste, se bouscule pour intégrer cette aristocratie coloniale, en signant un décret pour se faire nommer : sultan Dar Zagawa, alors qu’il était valet du sultanat Zagawa !
Les Cantons et autres chefferies sont des structures sociales, mises en place par l’administration coloniale pour dominer et exploiter des populations. Ces organisations sociales ne représentent pas la population et ne défendent que leurs propres intérêts ; elles sont instruments des pouvoirs : de la colonisation, et des régimes dictatoriaux qui les succèdent.  Donc, nous sommes endroit de nous poser la question : quel est l’importance, d’un canton ou un chef de canton, dans une République au système de démocratie pluraliste ? Sont-ils vraiment indispensable ?
Comment définit-on : Ethnie, tribu au Tchad ? A l’instar de tous les territoires du continent, le territoire du Tchad est aussi victime des affres de la traite négrière et de la colonisation française. Alors, les populations dominées, déchirées entre eux depuis des siècles ; peuvent-elles vivre ensemble, sans un système de gouvernance, juste et équitable ? Les organisations dites traditionnelles, dont nous voyons aujourd’hui sont instrument des dictatures et dominations. La colonisation a divisé les ethnies en canton, tribu, clan et aujourd’hui le despote Deby, subdivise les cantons et les clans, en instrument politique. Comment pouvons-nous, parler d’unité nationale ? Alors que des citoyens de même famille, même territoire ne s’entendent pas ?


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