L’Homme
être social, vit, naturellement, en groupe. L’agrégat social se compose en
race, ethnie, tribu, peuple, nation, etc. Ces mots qui désignent les
compositions sociales, prennent leurs sens, selon l’usage qu’on lui attribue.
Ils prennent de fois, sémantiquement le même sens. En effet, ces organisations
sociales sont naturelles, mais l’Homme
en fait usage à sa façon et surtout pour pouvoir se défendre ou dominer.
La
traite négrière est une terrible tragédie qui a modifié le visage social et
économique du continent. Les conséquences de cette tragédie nous les subissons
actuellement ; les rivalités ethniques. Cette tragédie a modifié la
structure sociale et même la géopolitique pré-coloniale ; car au cours de
ces douloureux événements, des Etats chuteront et des hommes, femmes et enfants
seront vendus aux négriers sur les côtes africaines. Ceci aurait sûrement fait
tâches d’huile sur l’ensemble du continent. Ajoutons à la traite négrière, la
colonisation européenne, deux tragédies qui sont à l’origine des rivalités
entre les ethnies. Avant d’évoquer les conséquences, essayons de comprendre les
définitions données aux mots : ethnie et tribu.
Nous
retrouvons dans le dictionnaire Larousse, les définitions suivantes :
tribu est défini comme « Agglomération
de familles vivant dans la même région, ou de déplaçant ensemble, ayant un
système politique commun, des croyances
religieuses et une langue communes, et tirant primitivement leur origine d’une
même souche. ». Tandis que, Ethnie, le même dictionnaire donne la
définition suivante : « Groupement
humain qui possède une structure familiale, économique et sociale homogène, et
dont l’unité repose sur une communauté de langue, de culture et de conscience
de groupe. »
Les
définitions octroyées aux mots Ethnie, tribu, se confondent du point de vue
sémantique. Le mot Ethnique apparait pour la première fois dans la langue
française, dans le milieu ecclésiastique, qui vient du latin « ethnicus »
qui signifie païen, idolâtre, ce qui n’est ni chrétien, ni juif. Les
scientifiques se sont accaparés de ces concepts, qu’en 1896. Les savants
européens du XIXème siècle, font porter
le chapeau idéologique autour de ces concepts : tribu, ethnie, race,
nation…apparaissent des sciences coloniales, tel que l’ethnologie, l’anthropologie,
etc. Au XIXème siècle, à l’ère du progrès technique et scientifique, l’Europe
nourrit des ambitions expansionnistes, à cet effet, les définitions autour de
ces concepts race, tribu, ethnie…sont subjectives ; en plus ces concepts
sont devenus objet de manipulation idéologique, hégémonique et expansionniste.
Dans
le but de solidifier son pouvoir dominateur, l’administration coloniale française,
a profondément modifié la structure sociale et organisationnelle des
territoires occupés. Face à la domination coloniale, les autochtones ont adopté
double attitude : certains ont résisté contre la domination étrangère ;
d’autres se sont soumis et ont profité pour assouvir des ambitions personnelles.
Les résistants ont été effacé avec leurs organisations et les soumis sont
devenus des collaborateurs loyaux et tirent des profits personnelles,
enrichissement, réussite sociale, etc. L’étrange
destin de Wangrin d’Amadou Hampâté, et l’exemple parfait. L’administration coloniale a en effet, opérée
une modification de la structure sociale, en remplaçant par une nouvelle
aristocratie indigène : interprète, tirailleurs, moniteur, chef de canton…Cette
même pseudo aristocratie coloniale résiste ; même avec l’avènement de la
démocratie, elle joue un rôle capital au sein de la République bannière du
Tchad. Le complexe et la mégalomanie du despote Deby vient de là ; si nous
nous permettons une brève analyse psychanalytique. Idriss Deby issue du milieu
modeste, se bouscule pour intégrer cette aristocratie coloniale, en signant un
décret pour se faire nommer : sultan Dar Zagawa, alors qu’il était valet
du sultanat Zagawa !
Les
Cantons et autres chefferies sont des structures sociales, mises en place par l’administration
coloniale pour dominer et exploiter des populations. Ces organisations sociales
ne représentent pas la population et ne défendent que leurs propres intérêts ;
elles sont instruments des pouvoirs : de la colonisation, et des régimes dictatoriaux qui les succèdent. Donc,
nous sommes endroit de nous poser la question : quel est l’importance, d’un
canton ou un chef de canton, dans une République au système de démocratie
pluraliste ? Sont-ils vraiment indispensable ?
Comment
définit-on : Ethnie, tribu au Tchad ? A l’instar de tous les
territoires du continent, le territoire du Tchad est aussi victime des affres
de la traite négrière et de la colonisation française. Alors, les populations
dominées, déchirées entre eux depuis des siècles ; peuvent-elles vivre
ensemble, sans un système de gouvernance, juste et équitable ? Les
organisations dites traditionnelles, dont nous voyons aujourd’hui sont instrument
des dictatures et dominations. La colonisation a divisé les ethnies en canton,
tribu, clan et aujourd’hui le despote Deby, subdivise les cantons et les clans,
en instrument politique. Comment pouvons-nous, parler d’unité nationale ? Alors
que des citoyens de même famille, même territoire ne s’entendent pas ?
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