jeudi 31 décembre 2015

Tchad 2016, année de tous les dangers

L’année 2015 s’efface avec tous ces contrastes ; pour nous tchadiens et tchadiennes avons bien que mal comptés, par la grâce de Dieu douze mois. Nous souhaitons une bonne 2016 à tous à toutes. Cette nouvelle année marquera la limite de l’imposture politique, instituée depuis des décennies par le despote Idriss Deby, ses acolytes et partisans. La renaissance dont on proclame est devenue sérieusement un leurre ; même les partisans finissent par ne  plus croire.
Le Tchad entre dans une nouvelle année avec d’énorme difficultés ; crises sociales et financières. La crise sociale arrive à son comble, le peuple à ras-le-bol. L’administration corrompue, elle n’existe que de nom ; les détournements à grand échelle ; l’absence de l’autorité de l’Etat…bloquent toutes initiatives de redressement. Le Tchad, son Etat, s’il était une entreprise ; elle déposera sûrement le bilan ! Cette crise économique universelle, anéantira les économies fragiles des Etats corrompus, comme le Tchad. Comment Idriss Deby fera face à ses difficultés, de cette nouvelle année. ? Les années ne se ressemblent pas ; comme l’adage qui dit : toujours n’est pas dimanche !  Les bailleurs de fonds sont de plus en plus exigeants et avares ; les pays auxquels, il tendait sa sébile, sont eux aussi en difficulté ; les investissements sur lesquelles, il détournait, ne viennent plus…Le despote Idriss Deby verra une sombre année pour son pouvoir.
Au-delà, des grognes sociales en sourdines ; les étudiants tapent les pavés à N’Djamena et Abéché, cette révolte est le cauchemar du despote. Depuis les événements du printemps arabe ; Idriss Deby craint sérieusement la révolte des jeunes. Il a créé des unités de police répressive et équiper des matériels adaptés à la situation. Ajoutons à ces préparatifs, les intimidations, arrestations arbitraires, tortures…Cela n’empêchent pas, la population se libère de plus en plus. Malgré les tortures, arrestations, les intimidations… les jeunes n’ont jamais baissé la garde. Quel que soit la timidité des tchadiens ; pour leurs survis, ils seront dans l’obligation de rejoindre la jeunesse.
En plus, de ces ingrédients sociaux explosifs à l’intérieur du pays ; se prépare une offensive rebelle. Qui sont-ils ? D’où viendront-ils ? Nous saurons ultérieurement. Nous confirmons que les combattants humiliés, les officiers radiés, et autres frustrés du pouvoir, ceux-là lui régleront son compte, ses insolences et son arrogance démesurée lui apprendront ! En somme, la nouvelle année 2016 ne sera pas plus meilleure que celle écoulée. Il semble être maladif, angoissé, stressé, pensant à ses échecs et mat.
 Mahamat HASSANE BOULMAYE


samedi 19 décembre 2015

Tchad : la République à l’envers


La République proclamée en novembre 1958, serait un événement mal préparé. Elle est aussi apparemment mal définie ou incomprise. Avant même la proclamation de la République, le colonisateur a-t-il préparé les colonisés à l’indépendance ? Durant la période coloniale, les colonisés n’ont pas eu accès aux études supérieures ; ils sont souvent formés aux niveaux élémentaires et employés comme des subalternes au sein de l’administration coloniale. Au moment de la proclamation du Tchad en République, il existait très peu des cadres ayant les compétences de mettre en place ; les principes et les lois inspirés de la réalité locale. Ceux qui militent au plan syndical et politique ne seraient pas préparés à l’indépendance et les compétences aussi en manqueraient. Alors, ils nous ont fondé un Etat, ni Monarchique ni une République, toujours en proie aux guerres civiles.
L’absence des personnels capables de mettre cette nouvelle république sur les rails a été aussi soulignée par le colonel Jackie Neau, dans son ouvrage, L’intervention de la France dans le conflit Tchadien, 1969-1975. Il a effectué une mission comme lieutenant, chef du 1er commando de la 6 ème CPIMa en 1970-71. De cette mission, le colonel Jackie nous livre ses opinions dans cet ouvrage. A propos de manque de personnels compétents, il écrit :
 « Une fois de plus l’élément humain constitue la clef nécessaire à l’explication des difficultés tchadiennes. Dans un environnement particulièrement délicat, il s’avérait nécessaire de confier les tâches gouvernementales et administratives à des hommes intègres, compétents et susceptibles de transposer dans leur les schémas appris du colonisateur. Or, quel que soit l’échelon de responsabilité considéré, les lacunes dans l’ensemble des fonctions de direction, de commandement, de gestion, d’administration des Sudistes sont évidentes. » P.54.    
Cette remarque est celle d’un militaire français. En analysant, les causes des révoltes armés, juste après les indépendances. Il a constaté les insuffisances et l’incompétence administrative du régime Tombalbaye. La mauvaise gouvernance, le Tchad est née avec! Dès les premières années des indépendances, la corruption financière, la gabegie, le trafic d’influence…ont infecté l’appareil administratif d’un Etat nouvellement indépendant. Cette dérive a conduit le Tchad vers un engrenage politique et social, sans issue. Puisque, ceux qui ont succédé au régime Tombalbaye ne sont aussi pas meilleurs. La promotion de l’incompétence dont nous crions avec indignation, existait depuis les indépendances. Le colonisateur est aussi responsable de cette catastrophe institutionnel.
Nous ne sommes pas étonné de voir la première dame du despote Deby se comportait comme une princesse et fait des dons, en détournant l’argent public ! Les dérives monarchiques du régime Deby Itno, le comportement de soumission totale du peuple ; sont les preuves concrètes de méconnaissance de la République, de ses valeurs et principes.
Nous avons tort de rêver la démocratie sans comprendre la République !

Mahamat HASSANE BOULMAYE



mercredi 16 décembre 2015

Sahara- Libye, Tchad, Soudan, imbroglio géopolitique

Comme le journaliste français avait qualifié le conflit Afghan, en 1980 de géopolitique ; l’imbroglio saharien, Libye Tchad Soudan Boko-Haram…est aussi de la géopolitique. Le Sahara, ce vaste territoire a son Histoire et ses réalités sociales et écologiques. Les effets du changement climatique ont commencé dans ce territoire, depuis la fin du 19e siècle. Ajoutons aux difficultés climatiques qui engendrent des conflits, les expansions hégémoniques et coloniales. Les facteurs qui causent des troubles, dans le territoire du Sahara, sont antérieurs à l’occupation européenne. Le Sahara était très peuplé, après la chute de l’empire pharaonique, beaucoup des peuples ont immigré vers l’intérieur de l’Afrique. Ces immigrés se sont naturellement installés au bord des territoires inondés par des grands fleuves et lacs : le Nil, le Lac-Tchad, le Chari, le Niger, le Sénégal…C’est sur ces territoires inondés sont nés les grands empires sahariens : le Kanem, le Mali, l’empire Sokoto…Ces Etats précoloniaux ont disparu avec l’installation de l’administration militaire européenne. Ces Etats d’Afrique précoloniaux subissaient aussi des effets géopolitiques, exogènes ; un conflit en Europe ou en Asie, fera aussi tâche d’huile en Afrique, c’est naturel. Exemple, l’Etat Islamique né en Irak, menace aussi le Sahara africain !    
L’occupation européenne a profondément modifié le visage géopolitique du territoire du Sahara. A l’issue de la colonisation européenne, des nouveaux Etats et territoires sont nés. Ces Etats ont été conçus, par des militaires qui n’ont pas tenu compte de l’élément sociologique. Le contrôle de ses frontières artificielles et poreuses est impossible. Les administrateurs militaires européens, dans leurs missions d’occupation, de stabilisation et d’organisation administrative ; ont eu beaucoup des difficultés, ce n’était pas une partie de safari ! Le Sahara précolonial est constitué des Etats très puissants et hostiles à la pénétration européenne. La  plupart de ces Etats africains, sont régis par des lois inspirées des textes islamiques ; et les échanges avec l'Arabie sont intenses. La doctrine islamique était profondément ancrée ; malgré, des années de domination chrétienne, l’Islam est restée indélébile. L’étendard noir de l’Etat Islamique que Boko Haram brande, existait dans le Sahara, bien avant l’occupation européenne. En 1902 au nord du Tchad, les troupes du colonel Emmanuel Largeau, ont pris dans le Fort Senoussiste, l’étendard noir marqué, par la profession de foi de l’Islam.  Après les indépendances, ces nouveaux Etats fragiles ont été confrontés à divers problèmes. Le désenchantement des populations est total et les luttes sont multiples.
Les Etats comme la Libye, le Tchad, le Soudan…sont à la proie des troubles politiques. La mauvaise gouvernance, les vides juridiques et institutionnels viennent encore compliqué, la peinture géopolitique de la sous-région. Les européens, au lieu d’écouter leurs scientifiques, comme ils avaient fait pendant la période coloniale pour coloniser ; or, maintenant au lieu de  trouver des solutions fiables et durables, ils préfèrent flirter avec des despotes pour des intérêts immédiats et mesquins. La France installe un régime despotique et inouï au Tchad, en Libye elle envoie son aviation pour détruire et assassiner le dictateur Kadhafi. Ensuite, le pouvoir passe de la droite à la gauche et on abandonne la Libye avec ses troubles. Dès qu’ils apprennent que l’Etat Islamique se dirige vers les puits du pétrole libyen, là, c’est le danger, il faut surveiller ! La situation était antérieurement très explosive, monsieur Jean-Yves Le Drian !
Les populations locales abandonnées à leurs propres sorts, dans un territoire sévèrement touché par la désertification, la faim, les maladies et l’analphabétisme…Quel autre endroit plus propice au développement de la doctrine islamique radicale ? La preuve, Boko-Haram, n’a jamais été confrontée aux problèmes des personnels combattants. L’étendard noir n’est pas très étranger au Sahara. Avec des régimes despotiques, corrompus et centralisés ; la situation sécuritaire ne s’améliorera pas. Aller en guerre, sans aucune autre initiative de stabilisation, c’est soufflé le feu de brousse sans mesure d’extinction. Associer la population locale à la recherche d’une solution durable ; comme les efforts de Qatar, entre Toubou et Touareg. Une réforme profonde de la Libye et du Tchad est absolument nécessaire. Ces Etats ont d’énormes insuffisances ; alors le changement de la mode de gouvernance est une solution durable. Les Etats centralisés, corrompus, ne sont pas du tout à la mesure ou capables de relever ce défis. Il faut adopter, le système de déconcentration et décentralisation français ; et concevoir analytiquement, trouver des mécanismes de gestion des collectivités territoriales autonomes,  un système inspiré des réalités locales : géographiques, humaines, économiques, culturels…L’autogestion associe la population, renforce la démocratie participative et facilitera le développement et la stabilité de la région.

Mahamat HASSANE BOULMAYE

samedi 12 décembre 2015

Changement climatique ou de gouvernance ?




La COP21 vient de prendre fin, après des longues discussions, dit-on. Un accord vient de tomber. Quel que soit la satisfaction des organisateurs et des participants ; nous y trouvons aucun intérêt. Pour la priorité, c’est les libertés, la démocratie et la justice sociale. Sans cela, nous ne pourrons pas faire face aux défis du changement climatique. Nous avons souhaité la question de la bonne gouvernance et de la justice sociale, soit revue. Comme le climat change tout, le changement des règles de gouvernance est aussi nécessaire. Comme les régimes choisissent eux-mêmes, les participants ; les opposants et autres frondeurs sont systématiquement écartés.
La question de gouvernance devrait en principe faire partie des accords. Beaucoup des pays d’Afrique et le Tchad en particulier, ne dispose pas d’un système de gouvernance capable de faire face, aux défis du changement climatique. Les aides publiques au développement ou autres aides de soutien seront systématiquement détournées, par les pseudo-dirigeants aux affaires. Sans un bon système de gouvernance nous ne pourrons pas faire face aux défis ; ils sont multiples et lutter contre elles, nécessite assez d’intelligence et de bonne volonté. Qu’est-ce qu’un bon système de gouvernance ?
Un bon système de gouvernance est celui qui respecte les règles élémentaires de la démocratie. Nul n’a droit de s’autoproclamer chef de l’Etat ; le respect du verdict des urnes doit être obligatoire enfin, ceux qui seront aux commandes doivent avoir les compétences intellectuelles nécessaires à leurs missions et ajoutons à ces critères, la vertu et la bonne volonté. Ces critères des dirigeants seront perçues comme utopique, puisqu’ils nous n’avons pas vu.
L’accord ratifié aujourd’hui à Paris a pour objectif de sauver la planète. Pour nous africains, sont certes victimes doublement. Mais, nous aspirons aux remèdes contre les dérèglements climatiques. Il est question pour nous l’amélioration des conditions de vie et ensuite, adopter selon l’évolution de la planète, des mesures préventives et curatives. Nous ne pouvons pas sauver la planète, selon nos croyances et beaucoup d’autres, le monde d’ici-bas disparaîtrait. Le processus est déclenché depuis des années.  Quel que soit, les accords et les efforts des pollueurs, toutes les planètes disparaîtront et aussi tous les êtres vivants. Ce processus naturel est inévitable. Le scientifiques sont tous en accord et savent pertinemment, qu’un jour le ciel éclatera et les planètes seront aspirées dans le trou noir ! La fonde des glaces polaires, la montée des eaux, les inondations, les sécheresses…sont les signes évidentes, les symptômes de la maladie fatale qui tuera les planètes. Quand le ciel s’éclatera ?
Nul homme scientifique ou pas ne pourra répondre à la question, quand le monde disparaîtra ; ce qui est sûre, un jour il disparaîtra. Donc, avant que nous disparaissions, il est tout à fait légitime d’aspirer aux bonheurs et au bien-être. Si nous aurons la liberté d’élire nos dirigeants, nous pouvons en Afrique, lutter contre les aléas du changement climatique. Comment pouvons-nous faire face : aux nouvelles épidémies, aux sécheresses… ? Sans un bon système de gouvernance, fondé sur la vertu et le savoir-faire ; nous ne pourrons jamais relever les défis du changement climatique. L’absence de la gouvernance adéquate, les perturbations du changement climatique, engendreront des troubles politiques et communautaires. Non seulement le Lac-Tchad, mais le pays et les hommes disparaîtront, si cette gouvernance n’est pas balayée.    
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Mahamat HASSANE BOULMAYE