Le
mot géopolitique est réapparu il y a de cela trente ans, dans la presse
française. A l’ère de la guerre froide, à l’époque où le monde est bipolaire,
deux idéologies s’affrontaient indirectement en soutenant des mouvements dans
les pays du tiers monde. Les conflits que les médias sont habitués sont
souvent, affrontement entre bloc communiste et capitaliste : Angola,
Tchad, etc. En plus de ces conflits idéologiques, apparaissent d’autres
conflits plus territoriaux qu’idéologique, que les journalistes français
avaient au début du mal à comprendre. Il s’agit par exemple le conflit opposant
le Vietnam au Cambodge des khmers rouges en 1979, ce conflit avait pour enjeu
territorial, donc géographique, le grand delta du Mékong. Le directeur du
journal le Monde, M. Jacques Fauvet, en écrivant sur ces conflits, conclu en
écrivant « c’est de la géopolitique ».
Certes,
le mot existait bien avant, mais depuis la seconde guerre mondiale, il est
proscrit en France, car il est considéré comme lié à l’idéologie Nazie,
Hitlérienne. Depuis l’usage du mot géopolitique par le journaliste Jacques
Fauvet, ses successeurs en font un usage normal pour expliquer les conflits
territoriaux : la Chine et le Vietnam, l’invasion de l’Afghanistan par les
soviets en 1980, la guerre Iran Irak, etc.
Depuis
l’effondrement du mur de Berlin en 1989, l’usage du mot géopolitique, entre
dans le milieu intellectuel, dont universitaire. A la différence de l’école
géographique allemande, l’école française ne considérait pas la géopolitique, comme
une discipline scientifique. Pour l’école française, ce n’est qu’une thèse
Nazie. Au XIX siècle, l’école géographique allemande lançait le mot géopolitik. Elle ne faisait pas
référence à la « géographie politique », mais aux autres branches de
la discipline : géographique économique, géographie climatique et
biographique.
Depuis
les indépendances, dans notre république bananière, nous entendons le terme de
géopolitique. Il s’est imposé arbitrairement une tradition politique, qu’au
Tchad, nous désignons sous le vocable de géopolitique. Dans la nomination des
membres du gouvernement, les ministres sont désignés par région ou par ethnie
et l’heureux nommé se considère comme le chef de file de sa région ou de sa
tribu. Cette ridicule tradition politique fait plutôt la promotion du
régionalisme, du tribalisme et de l’incompétence. L’appartenance régionale et
tribale prend le dessus sur la compétence. Cette géopolitique tchadienne fait
des analphabètes des dirigeants politiques, ou justes des valets d’un despote voués à ses
caprices et celles de sa famille.
La
géographie et la géopolitique peuvent nous aider à résoudre pas mal des
difficultés auxquelles on est confronté.
L’opposition
civile tchadienne suit les mêmes sentiers que le MPS au pouvoir ;
d’ailleurs dans la majorité absolue les partis au Tchad font un tremplin aux
hautes fonctions au sein de l’Etat ou simple fonds de commerce. Parmi ces faux
opposants, notre attention est attirée par les discours et le programme du M. Yorongar
Ngarlégie ; nous ne faisons pas de ce monsieur un messie, mais il défend
au moins une idéologique politique, basée en réalité sur la géopolitique, quand
il parle de fédéralisme. Les astucieux font souffler aux égarés de la politique
tchadienne, comme quoi Yorongar divise le Tchad, alors que même les Etats Unies
d’Amérique fonctionne sur le système fédérale. Presque toutes les républiques
démocratiques du monde occidental ont une géopolitique territoriale, ou
aménagement territorial. L’exemple de la France est pertinente et voire même
intéressante pour nous. Les appellations diffèrent, mais si non, le système
reste le même ; l’hexagone se subdivise en régions qui se constituent en
collectivités territoriales autonomes.
Ne
rejetons pas la proposition du monsieur Yoro, lui on peut le virer mais son
idée politique, s’avère très intéressante et même moderne. Il est juste en
avance parmi ses collègues politicards. La géopolitique territoriale ou
l’aménagement peut s’organiser et se mettre en place après rédaction des textes
juridiques et législatifs qui explicitent et définissent le fonctionnement des
collectivités et des communes. En nous inspirant de l’exemple des collectivités
territoriales françaises, nous pouvons faire aussi de notre pays une république
fortement décentralisée ; contrairement aux folklores actuels orchestrés
par le MPS et son despote malade.
Les
USA, le Canada, l’Allemagne, la Suisse….Et même la France fonctionnement avec
des régions ou territoires autonomes. Ces territoires disposent de leurs
budgets et eux même mènent leurs politiques du développement économique et
social. Des Républiques une et indivisible, et elles ont su conserver leurs
différences culturelles et régionales. Les régions françaises disposent d’une
autonomie totale dans leurs politiques du développement économique et
social ; constituées en collectivités territoriales, les régions sont
dirigées par le Conseil régional, élu aux suffrages universelles
directes ; au niveau des régions, le Conseil départemental élu aussi au
niveau du département et le Conseil communal au niveau de la commune. Ces
instances régionales constituent leurs propres instances exécutives. Le Conseil
régional ; départemental et communal. Cette forme de géopolitique
territoriale correspondait bien à nos réalités politiques, sociales,
économiques, territoriales…Cette forme d’administration fortement déconcentrée
développe la démocratie participative et amènera le peuple à s’autogérer pour
relever le défi de développement économique, social, territorial,
environnemental, etc. L’Etat centralisé et l’administration concentrée sous une
seule autorité relève plus de stalinisme qu’une république démocratique et
moderne. La réalisation de ce projet de
géopolitique territorial serait l’affaire des géographes, du sociologue de
l’ethnologue etc. Elle doit être empirique et non pas politique ou fait selon
la volonté d’un individu.
Nous
avons intérêt à suivre cet exemple, car le pouvoir exécutif ne pourra pas
répondre aux besoins d’un peuple dispersé sur un vaste territoire. Le
gouvernement doit gérer plutôt la diplomatie, la défense et la sécurité. Les
restes des domaines de l’Etat doivent être gérés au niveau des régions. Ainsi
chaque région selon ses réalités économiques, sociales, écologiques,
territoires etc. mènera indépendamment sa propre politique de développement
économique et social.
A
cet effet, nous portons un projet d’aménagement territorial du Tchad, projet
qui sera un jour débattu selon le moment opportun.