lundi 31 août 2015

L’usage du terme géopolitique au Tchad


Le mot géopolitique est réapparu il y a de cela trente ans, dans la presse française. A l’ère de la guerre froide, à l’époque où le monde est bipolaire, deux idéologies s’affrontaient indirectement en soutenant des mouvements dans les pays du tiers monde. Les conflits que les médias sont habitués sont souvent, affrontement entre bloc communiste et capitaliste : Angola, Tchad, etc. En plus de ces conflits idéologiques, apparaissent d’autres conflits plus territoriaux qu’idéologique, que les journalistes français avaient au début du mal à comprendre. Il s’agit par exemple le conflit opposant le Vietnam au Cambodge des khmers rouges en 1979, ce conflit avait pour enjeu territorial, donc géographique, le grand delta du Mékong. Le directeur du journal le Monde, M. Jacques Fauvet, en écrivant sur ces conflits, conclu en écrivant « c’est de la géopolitique ».
Certes, le mot existait bien avant, mais depuis la seconde guerre mondiale, il est proscrit en France, car il est considéré comme lié à l’idéologie Nazie, Hitlérienne. Depuis l’usage du mot géopolitique par le journaliste Jacques Fauvet, ses successeurs en font un usage normal pour expliquer les conflits territoriaux : la Chine et le Vietnam, l’invasion de l’Afghanistan par les soviets en 1980, la guerre Iran Irak, etc.
Depuis l’effondrement du mur de Berlin en 1989, l’usage du mot géopolitique, entre dans le milieu intellectuel, dont universitaire. A la différence de l’école géographique allemande, l’école française ne considérait pas la géopolitique, comme une discipline scientifique. Pour l’école française, ce n’est qu’une thèse Nazie. Au XIX siècle, l’école géographique allemande lançait le mot géopolitik. Elle ne faisait pas référence à la « géographie politique », mais aux autres branches de la discipline : géographique économique, géographie climatique et biographique.
Depuis les indépendances, dans notre république bananière, nous entendons le terme de géopolitique. Il s’est imposé arbitrairement une tradition politique, qu’au Tchad, nous désignons sous le vocable de géopolitique. Dans la nomination des membres du gouvernement, les ministres sont désignés par région ou par ethnie et l’heureux nommé se considère comme le chef de file de sa région ou de sa tribu. Cette ridicule tradition politique fait plutôt la promotion du régionalisme, du tribalisme et de l’incompétence. L’appartenance régionale et tribale prend le dessus sur la compétence. Cette géopolitique tchadienne fait des analphabètes des dirigeants politiques,  ou justes des valets d’un despote voués à ses caprices et celles de sa famille.
La géographie et la géopolitique peuvent nous aider à résoudre pas mal des difficultés auxquelles on est confronté.
L’opposition civile tchadienne suit les mêmes sentiers que le MPS au pouvoir ; d’ailleurs dans la majorité absolue les partis au Tchad font un tremplin aux hautes fonctions au sein de l’Etat ou simple fonds de commerce. Parmi ces faux opposants, notre attention est attirée par les discours et le programme du M. Yorongar Ngarlégie ; nous ne faisons pas de ce monsieur un messie, mais il défend au moins une idéologique politique, basée en réalité sur la géopolitique, quand il parle de fédéralisme. Les astucieux font souffler aux égarés de la politique tchadienne, comme quoi Yorongar divise le Tchad, alors que même les Etats Unies d’Amérique fonctionne sur le système fédérale. Presque toutes les républiques démocratiques du monde occidental ont une géopolitique territoriale, ou aménagement territorial. L’exemple de la France est pertinente et voire même intéressante pour nous. Les appellations diffèrent, mais si non, le système reste le même ; l’hexagone se subdivise en régions qui se constituent en collectivités territoriales autonomes.
Ne rejetons pas la proposition du monsieur Yoro, lui on peut le virer mais son idée politique, s’avère très intéressante et même moderne. Il est juste en avance parmi ses collègues politicards. La géopolitique territoriale ou l’aménagement peut s’organiser et se mettre en place après rédaction des textes juridiques et législatifs qui explicitent et définissent le fonctionnement des collectivités et des communes. En nous inspirant de l’exemple des collectivités territoriales françaises, nous pouvons faire aussi de notre pays une république fortement décentralisée ; contrairement aux folklores actuels orchestrés par le MPS et son despote malade.
Les USA, le Canada, l’Allemagne, la Suisse….Et même la France fonctionnement avec des régions ou territoires autonomes. Ces territoires disposent de leurs budgets et eux même mènent leurs politiques du développement économique et social. Des Républiques une et indivisible, et elles ont su conserver leurs différences culturelles et régionales. Les régions françaises disposent d’une autonomie totale dans leurs politiques du développement économique et social ; constituées en collectivités territoriales, les régions sont dirigées par le Conseil régional, élu aux suffrages universelles directes ; au niveau des régions, le Conseil départemental élu aussi au niveau du département et le Conseil communal au niveau de la commune. Ces instances régionales constituent leurs propres instances exécutives. Le Conseil régional ; départemental et communal. Cette forme de géopolitique territoriale correspondait bien à nos réalités politiques, sociales, économiques, territoriales…Cette forme d’administration fortement déconcentrée développe la démocratie participative et amènera le peuple à s’autogérer pour relever le défi de développement économique, social, territorial, environnemental, etc. L’Etat centralisé et l’administration concentrée sous une seule autorité relève plus de stalinisme qu’une république démocratique et moderne.  La réalisation de ce projet de géopolitique territorial serait l’affaire des géographes, du sociologue de l’ethnologue etc. Elle doit être empirique et non pas politique ou fait selon la volonté d’un individu.
Nous avons intérêt à suivre cet exemple, car le pouvoir exécutif ne pourra pas répondre aux besoins d’un peuple dispersé sur un vaste territoire. Le gouvernement doit gérer plutôt la diplomatie, la défense et la sécurité. Les restes des domaines de l’Etat doivent être gérés au niveau des régions. Ainsi chaque région selon ses réalités économiques, sociales, écologiques, territoires etc. mènera indépendamment sa propre politique de développement économique et social.

A cet effet, nous portons un projet d’aménagement territorial du Tchad, projet qui sera un jour débattu selon le moment opportun.